Mety – Med : à la rencontre de ce jeune réalisateur Guinéen (Entretien exclusif).

Notre rédaction est allée à la rencontre de METY-MED, ce  jeune réalisateur Guinéen qui est aujourd’hui très convoité par les artistes Guinéens. Il nous a parlé de ses débuts, de ses expériences acquises durant ses 3 ans de carrière, des difficultés auxquelles,  il a été confronté et aussi des grandes ambitions qu’il a en tête… 

Entretien :

 1.  Qui est réellement Mety-Med ?

  • « Ça fait bizarre de parler de moi-même. Bon Mety-Med c’est Diallo Mamadou Sadjo à l’Etat civil, il a peu près 26ans. Et Mety-Med c’est ce jeune qui a fait toutes ses études en Guinée, qui n’a jamais fait un seul stage, qui a étudié le cinéma et la vidéo sur Youtube ».

2.  D’où est tiré ton Pseudo Mety- Med?

« Mety c’est un nom avec lequel j’ai grandi, toute ma famille me connaît avec ce nom, toute ma famille m’appelle comme ça, donc je ne connais pas trop l’origine de Mety. Mais Med ça vient de mon nom Mohamed, qui a été coupé c’est devenu Mety-Med ».

3.  Quelle année marque tes débuts professionnels dans ce milieu et quel est ton premier clip officiel?

  • « Bon en 2017, j’ai fait un clip, c’était le clip de Masta G “Nouvelle Guinée”, ce clip a beaucoup marché. C’était mon tout premier clip. Après j’ai décidé de me lancer vraiment et je me suis mis à faire des clips. 2018 a été l’année à  laquelle j’ai vraiment travaillé un petit tout peu. Mais en 2019, j’ai commencé à faire des clips qui intéressent les gens ».

 4. Tu as atterri dans un terrain qui est aujourd’hui très discuté, comment arrives-tu  à te démarquer des autres? (particularité)

«  Bon déjà moi, quand j’ai commencé à faire des clips, je faisais du cinéma à la base, et j’ai cette envie de ne pas faire comme les autres, j’ai cette envie d’être différent. C’est pourquoi,  quand je suis venu au tout début, je voyais les gens, ils appréciaient beaucoup de clips en Guinée, et si je venais faire pareil, je n’allais pas pouvoir attirer l’attention de tout le monde.

Je savais qu’en ce moment, les clips qui étaient tournés de nuit avec des lumières, créer le look, personne ne le faisait, même s’il y en avait, c’était très rare. Et du coup, moi je me suis dit, peut-être que ces gens là ne maitrisent pas la lumière, mais si on vient avec la lumière, ou avec un truc du genre, ça peut donner. A partir de ce moment là, nous on est venu, on a apporté un plus à la déco ».

5. Metty-Med commence à s’exporter dans la région ouest-Africaine. Parle-nous de ta 1ère expérience internationale?

« On a fait ça avec Wiz-Montana l’artiste Malien, qui est très connu là-bas d’ailleurs,  lui il était en Guinée, il voulait faire un clip et nous l’avons fait ici, mais par contre, on a fait des clips au Sénégal et en Gambie. Donc ça c’est la petite aventure internationale ».

6.  Quelles sont les difficultés que tu rencontres de plus et qui, parfois te ralentissent un peu dans ton élan?

  • « Pour le moment, les difficultés sont toujours dues par rapport au temps. On ne respecte pas le temps, et moi, et les artistes, et c’est dommage. Après il y a aussi le fait qu’en ce moment, tous les artistes veulent faire avec nous, et les délais de livraison sont limités à  deux(2) semaines, qui s’étendent jusqu’à (3) semaines.
  • Après il y a aussi maintenant, le côté budget forcément, y a des énormes difficultés, vu que tout ce qu’on veut faire, on ne peut pas faire avec eux (artistes) parce qu’ils ne peuvent pas se permettre de payer ça. C’est à dire un artiste tout de suite,  je lui demande d’acheter une voiture, on va l’utiliser et après à la fin du clip on va la brûler, ça déjà c’est un gâchis pour lui.
  • Donc pour le moment, on a ces petites difficultés là, mais ça se comprend, il y a quelques années en Guinée, les clips étaient moins chers. Ils ne payaient que le réalisateur et puis ses habilles, le reste ils s’en moquent. Alors qu’aujourd’hui il y a des artistes qui investissent jusqu’à 8 millions, 10 millions rien que dans la déco de leur clip ».

7. De tes débuts en 2017, jusqu’en 2020 maintenant, quelle a été ta plus grande satisfaction ? (meilleur clip)

  • « Selon moi, je pense que je n’ai pas encore fait mon meilleur clip. J’ai fait peut-être quelques clips dont je suis fier. Kôlô-kôlô a été le déclic, c’est le clip qui m’a vraiment confirmé. On a fait beaucoup de clips que je ne peux pas citer. Sincèrement on a fait plus de 100 clips en deux(2) ans, donc je ne peux pas trop citer. Mais ma plus grosse fierté n’est pas encore venue ».

8. on constate aujourd‘hui qu’il y a une nouvelle vague de réalisateurs Guinéens dont tu fais partie toi. Explique-moi un peu comment t’arrives à gérer cette concurrence ?

  • « J’ai des concurrents, mais ce n’est pas des concurrents négatifs, bon c’est positif, c’est très bien d’ailleurs, il faut encore beaucoup. Moi y a mon frère CREATIVE-MOUCTAR que je cite, il fait du bon boulot, y a LAOUNY aussi qui travaille bien. Mais, il nous faut 10 très bons réalisateurs en Guinée pour pouvoir gérer tous ces artistes.
  • A moi seul, je ne peux pas, les autres à eux seuls notamment, ils ne peuvent pas. Donc, je pense qu’il faut qu’on se partage les choses, il faut qu’on se partage les petits secrets et personne ne va piquer les clients de personne ».

9. Quels sont tes projets à venir?

  • « Mes projets à venir ce qu’en 2021, ce que tout le monde va parler de Mety-Med IRIS,  de notre entreprise, de mon équipe et moi. Je veux vraiment en 2021, que les autres pays disent au moins qu’il y a un jeune réalisateur en Guinée qui sait bien faire son travail.
  • Qu’on le déplace et qui fait des boulots chez eux, même si on ne le fait pas, vu que dans les autres pays ils ne favorisent pas trop les étrangers, y a qu’en Guinée, où on favorise les étrangers. Mais quand-même on va faire en sorte de sortir de nos frontières et on fera des clips qui, sincèrement pourront être présentés dans les lots des meilleurs clips africains ».

10 – Quel est ton message à l’endroit des jeunes qui souhaitent faire carrière dans la réalisation ?

  • « Je m’adresse toujours aux jeunes réalisateurs qui n’ont pas atteint mon niveau, ou qui ont déjà mon niveau, il ne faut jamais reculer, il ne faut jamais attendre qui que ce soit, il ne faut même pas m’appeler pour dire (Allo Mety,  je veux faire un stage chez toi). C’est vrai que c’est important, si vous venez aussi vous allez apprendre beaucoup avec nous, mais le plus important ce que toi tu peux avoir sans avoir besoin de quelqu’un d’autre. Il y a Youtube,  tu peux vraiment tout apprendre, même comment fabriquer une canette de COCA-COLA ».

Alfa Barry