Thomas Fallet né le 27 mars 1991 à Chenove est musicien percussionniste. Il commence à pratiquer le djembé à l’âge de 8 ans et se spécialise dans les percussions malinké. Jouant aux côtés de nombreux maîtres djembéfolas tels que : Mamady Keita, Famoudou Konaté, Boka Camara, il étend ses connaissances par un travail acharné et une oreille musicale inouïe ; à l’ensemble des rythmes Guinéens (toutes ethnies confondues) et acquiert rapidement toutes les qualités d’un grand djembéfola.
Pyramide est son tout 1er album, qui a été dévoilé officiellement ce 28 mai sur Youtube.
L’idée de ce projet rythmique intitulé “Pyramide” est née pendant que nous commencions à faire face – au mois de mars 2020 – à une crise sanitaire sans précédent dans l’histoire de l’Humanité. Il s’en est suivi qu’une réflexion pleine de bon sens s’est naturellement imposée à mon for intime, à savoir que cette crise est avant tout une crise humaine qui fait appel à notre solidarité.
En effet, la famille humaine est en proie à l’angoisse et le tissu social se déchire. Les gens souffrent, les malades ont peur.
J’en suis donc arrivé à la conclusion que nous manquons cruellement de solidarité les uns envers les autres et qu’il était de mon devoir d’en appeler (musicalement parlant) à davantage de bienveillance à travers certains rythmes accompagnant les efforts de vie quotidiens de la population guinéenne.
En somme, les rythmes accompagnant les travaux des champs ou bien alors les fêtes organisées en faveur des adolescents et des grandes récoltes, témoignent encore indéfectiblement d’un besoin fondamental de préserver la tradition, d’un besoin de réconciliation, d’entraide, de partage et de chaleur humaine, afin que toutes ces valeurs constituant le fleuron de notre patrimoine culturel, ne sombrent pas tour à tour dans l’oubli.
Telle est la raison majeure pour laquelle j’ai entrepris de réaliser ce projet qui me tenait tant à cœur et que j’ai baptisé par suite “Pyramide”. Mais il n’en subsiste pas moins que ce projet fait également référence à l’édification progressive des pyramides d’Égypte.
Par ailleurs, je suis intimement convaincu que nous ne pourrons surmonter cette crise sanitaire qu’en recourant à des actions ciblées et en respectant scrupuleusement les mesures adoptées. Car à la vérité, la Covid-19 ne saurait être prise à la légère et nécessite une réponse énergique de notre civisme respectif. Par conséquent, le monde est devant un ennemi commun. Nous sommes en guerre contre un virus.
La Covid-19 tue des millers de gens à travers le monde tout en frappant au cœur l’économie réelle, à savoir le commerce, les chaînes d’approvisionnement, les entreprises, les emplois.
Il convient donc de faire montre d’une extrême prudence et d’une bienveillance à toute épreuve, sans oublier de respecter les mesures barrières, lesquelles sont certes contraignantes, mais néanmoins indispensables à la lutte contre le nouveau Coronavirus chinois.
Il est maintenant temps pour moi de vous présenter les rythmes que j’ai choisi d’intégrer à l’actuel enchaînement intitulé “Pyramide”, lequel est somme toute porteur d’un message de paix et d’entraide, pour la raison suffisante que ces rythmes accompagnent fondamentalement la vie quotidienne en République de Guinée :
1) Soboninkun :
Soboninkun correspond à une danse de masque originaire du Wassolon. Les masques sont des entités spirituelles puissantes incarnées par une personne du village ayant été initiée aux rites secrets de cette danse et portant un masque. Pour la danse de soboninkun, le masque correspondrait à une tête d’antilope. Ceci serait en adéquation avec le nom du rythme signifiant littéralement “petite (nin) tête (kun) d’antilope (sobo)”. Le terme “sobo” désigne également la viande, le gibier, en langue Malinké. Aussi la danse de soboninkun est-elle généralement réalisée après les grandes récoltes.
2) Koredjuga
Koredjuga est un rythme joué en Guinée et au Mali. À l’origine, Koredjuga était joué pour accompagner les bouffons, ou, si l’on préfère, les clowns du Mandingue, qui faisaient soudainement irruption dans les fêtes et se livraient à n’importe quelle pitrerie pour faire rire les gens.
3) Konkoba.
Konkoba est un rythme originaire de la région de Faranah (chez les Malinkés en Haute Guinée). Le rythme Konkoba accompagne les travaux des champs et les récoltes. Il est également joué en l’honneur d’un paysan riche ou important. Aussi existe-t-il plusieurs versions de ce rythme. Dans le projet “Pyramide”, il s’agit de Konkoba Sayon.
4) Sinköbö
Sinköbö est également un rythme originaire de la région de Faranah. Ressemblant quelque peu au rythme Mendiani (mais avec de nettes différences à bien des endroits), Sinköbö est joué principalement à l’occasion des baptêmes et des mariages, mais parfois aussi lors des cérémonies de circoncision.
5) Woïma
Woïma est un rythme originaire du Nord-Est de la Guinée. Woïma est le nom donné à un féticheur lorsqu’il revêt le costume de cette fonction (son costume traditionnel.) Il exécute aussi des tours de magie. Ainsi donc, pendant la période des grandes récoltes, il voyage avec ses musiciens, de village en village, pour présenter ses spectacles.
6) Sinikan
Sinikan est un rythme originaire du Nord-Est de la Guinée. Il est joué principalement dans toutes les célébrations populaires (Fête du Tabaski ou fête de la pleine Lune).
7) Yokui.
Ginè Faré signifie « danse féminine » dans la langue soussou. Il s’agit là d’une indication qui est utilisée à la fois pour Maane et Yokui, parce qu’ils sont tous deux des rythmes et des danses féminines propres à l’ethnie Soussou. Certains affirment que Yokui a de grandes similitudes avec Ginè Faré ; d’autres affirment que Ginè Faré est l’autre nom donné au rythme Maane.